Rôle des vêtements et équipements des soignants dans la transmission des bactéries nosocomiales
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Abstract
Les infections nosocomiales (IN) représentent un défi majeur dans les établissements de santé, affectant la sécurité des patients et du personnel. Ce mémoire a pour objectif de déterminer si les vêtements et les équipements de protection individuelle (EPI) des soignants jouent un rôle dans la transmission de ces infections. Pour ce faire, une étude a été réalisée dans un établissement de santé de proximité en Algérie, combinant un questionnaire destiné aux soignants et des prélèvements microbiologiques sur divers objets utilisés en milieu hospitalier, comme les EPI (masques, gants), les vêtements (blouses) et le matériel médical (ex : Stéthoscopes). Les résultats du questionnaire révèlent que, bien que la majorité des soignants se disent formés aux infections nosocomiales, leurs connaissances restent incomplètes. Moins de la moitié savent identifier correctement les bactéries en cause, et beaucoup confondent encore infections nosocomiales et maladies infectieuses générales. Les pratiques d’hygiène sont également inégales : seuls 37 % des participants affirment se laver systématiquement les mains avant et après chaque soin, et plus d’un tiers ne portent les EPI que rarement, voire jamais. Du côté microbiologique, les résultats sont encore plus parlants. Sur 50 prélèvements réalisés sur des blouses, gants, masques et stéthoscopes, 76 % se sont révélés positifs. Les stéthoscopes sont les plus préoccupants, avec une contamination observée dans 100 % des cas. Suivent les blouses (90 %), les gants (70 %) — y compris la face interne, ce qui suggère une absence de lavage des mains avant leur enfilage — et les masques (50 %). Les agents pathogènes identifiés incluent plusieurs bactéries fréquemment impliquées dans les infections nosocomiales, telles que Staphylococcus aureus (y compris des souches résistantes), Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli, et Acinetobacter baumannii. Leur présence sur les vêtements et équipements montre clairement que ces derniers, s’ils ne sont pas correctement utilisés, changés ou désinfectés, peuvent devenir de véritables vecteurs de transmission microbienne. À travers ce travail, il devient clair qu’une meilleure gestion des équipements de protection et une sensibilisation accrue sur les pratiques d’hygiène sont essentielles pour limiter la transmission de ces infections au sein des établissements de santé.